C'EST QUOI UN PHARE ?



DEFINITIONS

L'EDIFICE

L'ECLAIRAGE

DIFFERENCE ENTRE PHARE ET FEU

LES GARDIENS DE PHARE

L'HISTOIRE ANCIENNE DES PHARES





Cette page a été réalisée à l'aide de l'encyclopédie Hachette Multimédia et du livre "Phares et balises au XIXième siècle" aux Presses de l'école nationale des Ponts et Chaussées.

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DEFINITIONS



définition littéraire :
Phare : nom masculin (du grec Pharos). Tour bâtie en bord de mer ou sur une île et équipée, à son sommet, d'un système d'éclairage très puissant qui sert à guider les bateaux dans la nuit. Au sens figuré : celui qui éclaire, qui guide.

définition technique :
Phare : dispositif de signalisation maritime constitué de 4 éléments principaux :
- un piédestal plus ou moins élevé par rapport au niveau de la mer. Cet édifice est bien souvent une tour située sur un promontoire (falaise, sommet surplombant la mer....) . Différents matériaux peuvent être utilisés pour sa construction (bois, métaux, pierres de taille...)
- une lampe produisant de la lumière
- un système optique pour concentrer cette lumière en la dirigeant vers l'horizon
- une lanterne pour protéger la lampe et l'optique des intempéries

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L'EDIFICE



La conception de l'édifice du phare est le domaine de l'architecte.


PORTEE DES PHARES

Un phare est construit en fonction de la distance à la laquelle on veut qu'il soit vu par le navigateur.

Portée géographique
C'est la distance à laquelle, la forme arrondie de l'océan permet au navigateur de voir le phare.
La portée géographique dépend non seulement de la hauteur à laquelle la lumière est placée, mais aussi de la hauteur à laquelle se trouve le navigateur sur son bateau.
Le tableau ci-dessous illustre bien la relation directe qui existe entre la hauteur du phare et sa portée géographique.
Pour la hauteur AL (exprimée en mètres) d'une lumière par rapport au niveau de la mer, il indique la portée AP du phare (exprimée en milles).
En effet théoriquement, la distance AP, à laquelle un rayon émanant de la lumière L d'un phare AL vient rencontrer tangentiellement la surface de la mer, est égale à la racine carrée du produit de la hauteur AL par la longueur R du rayon de la terre, divisé par 0,42.
AP= racine car((AL*R)/0,42)

hauteur AL en mètres 3 6912152030 405075100150200300
portée AP en milles 3,65,26,37,38,19,411,5 13,314,918,22125,829,736,4

Exemple : la lumière d'un phare placée à 30 mètres au-dessus du niveau de la mer est vue à 11,5 milles par un navigateur placé au niveau de la mer. Si ce même navigateur s'élève de 6 mètres sur son bateau, il verra la lumière du phare à 16,7 milles (11,5 + 5,2).
Rappel : le mille est une unité de mesure internationale pour les distances en navigation aérienne et maritime.
Par convention 1 mille = 1852 mètres.

Portée lumineuse
Cest la distance à laquelle la lumière du phare est vue par le navigateur . Elle varie en fonction de la puissance de la lampe et de la composition de l'atmosphère (nuit, brouillard, pluie....).

Pour que la lumière d'un phare soit vue d'un navigateur situé à une distance D du phare, il faut donc :
- que la portée lumineuse minimale du phare soit supérieure à D
- et que la portée géographique minimale du phare soit supérieure à D



HAUTEUR ET FORME DES PHARES

La hauteur d'un phare est fonction de la portée qu'il doit avoir. L'altitude de son lieu de construction par rapport au niveau de la mer détermine aussi la hauteur que doit avoir l'édifice.
Devant servir de repère de jour comme de nuit, le phare a une forme déterminée (tour en maçonnerie de section circulaire ou polygonale; tourelle ou pylône métallique). La forme cylindrique de la construction réduit sensiblement la pression des vents et des vagues. Cette forme est adoptée pour tous les phares en mer.
Le phare peut aussi être fottant, c'est à dire porté en pleine mer par un bateau amarré.



CLASSIFICATION DES PHARES

D'après l'encyclopédie Hachette Multimédia.

Les différents types de phares
Selon leur rôle, les phares se classent en trois catégories: les phares de grand atterrissage marquent les tournants des routes de navigation; les phares d'atterrissage secondaire ou de jalonnement des côtes précisent le tracé d'une route très fréquentée; enfin les phares d'entrée de port balisent les estuaires et les ports.

Les radiophares
Les radiophares sont des émetteurs d'ondes électromagnétiques; le navire (ou l'avion) peut localiser la direction de l'émission à l'aide d'un radiogoniomètre, et déterminer sa position.



DISTRIBUTION DES PHARES

Il s'agit de la localisation des phares sur le littoral. La distance moyenne séparant deux phares de première importance, a été fixée approximativement à 35 milles au XIXème siècle en France.

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L'ECLAIRAGE



D'après l'encyclopédie Hachette Multimédia.

Les lampes et les appareils optiques
Les premières lampes à huile apparurent au premier siècle aprè JC. En 1782, le Suisse Aimé Argand perfectionne la lampe à huile en utilisant une mèche cylindrique qui active le tirage et produit une intensité lumineuse beaucoup plus forte. À partir de la fin du 18 ème siècle, on utilise des réflecteurs concaves; mais l'amélioration la plus importante sera apportée par le Français Augustin Fresnel, qui imagine une lentille convergente formée de prismes concentriques décalés. Cette lentille, dite de Fresnel, sera utilisée en 1827 au phare de Chassiron (île d'Oléron). C'est en 1862 que le premier foyer électrique est installé sur le phare de Dungeness, en Angleterre. On utilise des lampes à arc pour les très grandes puissances lumineuses, ou des lampes à incandescence.
Les pages consacrées aux phares d' Armandèche et de La Garoupe comportent des photos d'appareils optiques et de lampes.

Les feux émis par les phares doivent permettre de les identifier; ils ont donc des caractères propres. Ils sont blancs (si le secteur est sain), ou colorés (s'il y a danger), fixes ou intermittents et rythmés; dans ce cas, ils peuvent être à éclairs (éclats brefs) ou scintillants (cadence rapide). Ces effets sont obtenus par rotation soit du bloc optique de la lanterne, soit de panneaux d'occultation. Les feux de direction concentrent la lumière sur un point fixe, qu'ils servent à indiquer.

Feu fixe : c'est un feu dont l'intensité reste constante dans toutes les directions. Un feu fixe peut éclairer tout l'horizon (360 degrés), par exemple sur une île. Il peut aussi n'éclairer qu'une partie de l'horizon. Dans ce cas, la partie dans l'ombre s'appelle l'angle mort. Pour diriger les rayons lumineux d'un feu fixe suivant un angle déterminé, le systè optique est doté d'un réflecteur parabolique.

Feu clignotant : c'est un feu fixe dont on intercepte périodiquement la lumière pendant un temps très court à l'aide d'écrans verticaux équidistants, qu'une machine fait tourner autour du dispositif optique.

Feu coloré : ce type de feu a été adopté assez tard par la commission française des phares, en 1835.
Il facilite l'identification du phare, et ses différentes couleurs décrivent la nature du secteur balisé.
Exemple d'utilisation : au XIXième siècle, le phare de Tévennec était muni d'un feu coloré. Situé au nord du raz de Sein, la lumière blanche de son feu couvrant un secteur de 17 degrés plein sud, indiquait la passe entre le phare de la Vieille à l'est et le phare de Sein à l'ouest. La lumière rouge de son feu indiquait à l'ouest le danger des écueils de Sein.
Un navigateur faisant route vers le nord :
- ne voyant pas la lumière du feu se dirigeait à l'ouest, évitant ainsi les écueils de la pointe du Raz
- voyant la lumière blanche du feu maintenait son cap au nord
- voyant la lumière rouge du feu, se dirigeait à l'est, évitant ainsi les écueils de l'île de Sein.


Pour plus d'informations sur les caractéristiques des feux, cliquez ici.

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DIFFERENCE ENTRE PHARE ET FEU



D'après le Bureau des Phares et Balises de France, un phare est un établissement de signalisation maritime qui respecte au moins deux critères parmi les quatre ci-dessous :
- pour la fonction : établissement de grand atterrissage ou de jalonnement
- pour la hauteur : établissement d'une hauteur totale au-dessus du sol de plus de 20 mètres
- pour l'intensité : établissement dont le feu est d'une intensité suffisamment importante (supérieure à 100000 candélas)
- pour l'infrastructure : établissement abritant dans son enceinte un ou plusieurs bâtiments du Bureau des Phares et des Balises

Les feux sont donc les établissements qui vérifient au plus 1 de ces critères.

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LES GARDIENS DE PHARE



La fin des gardiens
Le ravitaillement et la relève des gardiens de phare s'opéraient autrefois par bateau, avec les aléas dus à l'état de la mer.
De nos jours, l'emploi de l'hélicoptère a permis de s'en affranchir presqu'en totalité.
Maintenant, le fonctionnement de la plupart des phares est automatisé.

Pour plus de renseignements concernant la situation des gardiens de phare en France, cliquez ici.

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L'HISTOIRE ANCIENNE DES PHARES



Le phare dans l'antiquité

Dès que l'homme a commencé à s'aventurer sur les mers, loin des rivages et durant la nuit, il a vite eu besoin d'avoir des repères terrestres qui lui signalent les ports et les dangers.
Ainsi, les phares sont nés dans l'antiquité. Beaucoup ont été construits par les grecs et les romains. De multiples documents, objets et vestiges nous apportent la preuve de leur existence à cette époque. Il s'agit d'écrits et de médailles.
La fameuse table de PEUTINGER est un des témoignages les plus précieux. Ce manuscrit est déposé à la bibliothèque de Vienne en Autriche. Il est constitué de 11 feuilles de parchemin, datant du XIIIième siècle et représentant le monde d'alors, de manière très déformée. Les villes y sont représentées par le symbole qui les caractérisait le mieux.

    Par exemple, la ville d'Alexandrie est matérialisée par une icône de phare.


La liste ci-dessous fournit le nom et la localisation des phares dont l'existence nous est attestée sans erreur ou avec une grande probabilité.

- Phare d'Alexandrie : situé à l'ouest de l'embouche du Nil, sur l'île de Pharos, en Egypte. Construit au IIIième siècle avant JC. C'est le plus célèbre de tous.

- Tour Sigée, au cap Sigée dans l'Hellespont (à l'entrée du détroit des Dardanelles), construite au VIIIième siècle avant JC. C'est certainement le phare le plus ancien .

- Tour Timée, dans le Bosphore de Thrace, construite au IIième siècle avant JC.

- Phare de Chrysopolis, en face de Constantinople dans le Bosphore.

- Phare de l'île Caprée, en Italie.

- Phare d'Ostie, en Italie.

- Phare de Ravenne, en Italie.

- Phare de Pouzolles, en Italie.

- Phare de Messine, en Sicile.

- Phares de Fréjus, en Gaule méridionale (voir photo ci-dessous).

- Phare de Marseille, à la pointe du Pharo, en Gaule méridionale.

- Tour de Foz (Fos), en Gaule méridionale.

- Tour de la Nouvelle (Narbonne), en Gaule méridionale.

- Tour Cépion, à l'embouchure du Guadalquivir, en Espagne.

- Tour d'Hercule à la Corogne (Brigantium), en Gallicie (Espagne).

- Phare de Boulogne ou tour d'Ordre, construite en France en 40 après JC.

- Phare de Douvres, en Angleterre, construit à la même époque que celui de Boulogne.



Un des phares romains de Fréjus
construit par l'empereur Auguste en 59 avant JC



Le phare d'Alexandrie

Les archéologues ont retrouvé récemment au fond de la Méditerranée les blocs de marbre provenant de la destruction en 1302 par un séisme de l'une des Sept Merveilles du monde antique, le phare d'Alexandrie; il avait été construit au troisième siècle avant JC sur l'île de Pharos, devant le port d'Alexandrie.
L'île fut au cours des siècles reliée à la terre ferme par les alluvions du Nil, sur lesquelles on construisit une chaussée et un pont. Le phare fut commencé sous Ptolémée II Philadelphe et terminé vers 290 avant JC. Bâti par Sostrate de Cnide, il était destiné à protéger les navigateurs. Selon les descriptions d'auteurs arabes comme Idrisi (1153), le phare comptait trois étages: le premier était carré, le second octogonal et le troisième cylindrique. L'ensemble mesurait environ 135 mètres de haut. La lanterne éclairait jusqu'à plus de 55 km.
Les angles étaient ornés de tritons de bronze qui servaient soit à avertir de l'approche de l'ennemi par des sons terrifiants, soit à porter des miroirs qui, la nuit, réfléchissaient la lumière d'un feu dont la fumée, le jour, signalait aux bateaux l'entrée du port.

Le phare au moyen-âge

L'éclairage des côtes a certainement été laissé à l'abandon une grande partie du moyen-âge, et il existe peu de renseignements sur les phares, à cette époque. On peut citer malgré tout, le phare d'Aigues-Mortes, où Saint-Louis embarqua pour les croisades, et où il fit restaurer la tour de Constance et établir un petit fanal sur celle-ci.
Le premier phare bâti sur un îlot le fut au treizième siècle en Gironde. Le matériau utilisé, le bois, résistait mal aux assauts de la mer, et le feu du foyer s'y communiquait facilement.

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