La Vigie Niçoise
Textes et images de Marie-Christine Toscano


Bien que la ville de Nice soit très ancienne, ce n'est que dans la seconde moitié du 18ème siècle que le projet de creusement d'un port est décidé par les autorités. Le site choisi se trouve entre la colline du Château et le Mont Boron, là où se trouve déjà le grand étang Lympia, qu'il suffira de relier à la mer et d'aménager.

Mais finalement, à cause des péripéties de l'histoire, des contraintes économiques, et des hésitations politiques l'aménagement final du port ne se mettra en place qu'à partir de 1860, date à laquelle Nice devient Française.

Entre temps, le projet aura connu de multiples formes, de nombreux plans sont dessinés, différents architectes mis en concurrence. Dans l'ensemble, une source de lumière est toujours envisagée à l'entrée du port, quelle que soit sa forme. Ainsi, en 1756, il est fait mention sur un plan de "l'élévation de la tour du fanal de Lympia"; Sur un plan de 1761, une tour apparaît sur l'extrémité du môle extérieur. Plus inhabituel, un mémoire anonyme propose en 1764 l'installation d'un phare sur la colline de l'ancien château !

A partir de 1860, les choses sont envisagées de façon plus rationnelle. On constate dès cette année là que l'entrée du port est trop étroite et que des pilotes sont nécessaires pour faire entrer les bateaux. En 1862, un phare provisoire est installé sur l'ancien quai de la douane; Et en 1865, une décision du mois d'octobre dote officiellement Nice d'un établissement de signalisation maritime.

Par la suite, de nombreux travaux d'aménagement et d'agrandissement du port vont faire avancer le phare vers le large: une première prolongation de la jetée extérieure de 100 mètres dans les années 1890, puis une seconde prolongation de 235 mètres, qui, en 1928, conduira à la démolition du phare et à sa réédification à l'emplacement actuel. Ainsi protégé, le port s'étend vers l'est de 1904 à 1939.

Lorsque la Seconde Guerre Mondiale éclate, le phare est encore debout, et il est surveillé par un gardien dont la maison se situe sur la jetée, à mi-distance de la terre. Puis, la ville est bombardée par les Allemands et le phare détruit.

En 1945, le phare est remplacé par une tour d'une hauteur 7 mètres, en bois, qui sera remplacée au début des années cinquante par le phare que l'on connaît aujourd'hui.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là; un grand projet de réaménagement du port de Nice est en cours, qui prévoit notamment la destruction de la digue actuelle ou son doublement par une digue extérieure deux fois plus grande destinée à accueillir les bateaux de grande croisière. Si ce projet aboutit, le phare de Nice aura peut-être la palme du phare le plus mobile de France !!


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La vigie niçoise

Cartes postales: collection privée
de M.C. Toscano.

Bibliographie:
-"Tous les phares de France"
René Gast et Jean Guichard
Ouest-France, 1999
-"Du château vers le Paillon,
le développement urbain de Nice
de la fin de l'antiquité à l'Empire"
Luc Thévenon
Forum d'architecture et d'urbanisme
Editions Serre, 1999
-"1860-1960, Nice-cent ans"
Jean-Paul Potron et Paul Isoard
Editions Giletta, 1997
  

Nous remercions Marie-Christine Toscano pour cette très intéressante histoire illustrée du phare du port de Nice.



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